S’il faut en croire la tradition, Aramon aurait une origine fort ancienne, sinon depuis la nuit des temps selon les armoiries de la ville « d’argent à une montagne de sinople sommée d’un autel antique d’or sommée d’une flamme de gueule » rappelant la constellation d’Ara entre le Centaure et le Loup, Temple du Monde dont s’échapperait en volutes de fumée d’offrandes notre Voie Lactée.
Aramon, donc, possèderait encore la trace de la mémoire oubliée du savoir nos Ancêtres qui passant par là virent le site idéal : exposé au sud et protégé en partie du Mistral, au bord du fleuve nourricier et des Paluns, étang très poissonneux, pour s’y établir et honorer leurs propres Anciens.
On raconte, par ailleurs, qu’il y avait sur la montagne qui domine le pays, coté nord, à l’endroit même où s’élève aujourd’hui La Croix du Puech, un autel fameux dédié à Serapis, ou Jupiter-Ammon-Ra.
Dix jours durant, avant l’équinoxe de septembre, on allumait le feux, immolait les victimes et processionnait avec des faisceaux de roseaux enduits de résines en guise de flambeaux.
La statue du Dieu aux Cornes d’Or serait cachée en quelques grotte secrète des alentours, d’où le dicton du pays, en parlant des miséreux : « En voilà qui aurait besoin de trouver la chèvre d’or. » Telle est la tradition.
Ce n’est pas tout. Paul Fabre donne comme origine du nom du village le nom de personne germanique Aramund.
Ce nom est lui-même formé de deux composantes, dont la seconde paraît de signification assurée (mund, "protection") tandis que la première pourrait représenter ara, "aigle", era, "honneur" ou bien encore hari, "armée". Selon cette hypothèse, ce nom se serait donc attaché à ce lieu au cours de la période wisigothique ou franque, entre les ve et xe siècles de notre ère. Cependant, la découverte à Collias, sur le site du sanctuaire antique de la Combe de l'Ermitage, d'une plaque de pierre dédiée au dieu Aramo conduit à rapprocher le nom d'Aramon de celui de cette divinité indigène, dont cette dédicace, qu'ils proposent de dater de la seconde moitié du ier siècle, constituerait la seule attestation épigraphique.
Le nom d'Aramon daterait donc au moins de la période gallo-romaine, voire d'une période antérieure. Toponymie). L'inscription dédiée par Sabinianus aux utriculaires d’Aramon est aujourd'hui regardée comme un faux du xviiie siècle.
Ajoutons encore qu’AR signifie en celte « eau », et AMOUN, « au-dessus » en roman, et la fantaisie du poète sera satisfaite...
Que celui qui a des yeux voit, et que celui qui a des oreilles comprenne : cela est-il ou cela n’est-il pas ?
Volques Arekomiques, Romains, Visigoths, Sarrasins, Normands, Hongrois, nombreux furent les visiteurs du pays d’Aramon, qui admiratifs des magnificences que le Créateur mît ci-bas, s’écriènt comme d’un seul homme : « Grand Dieu ! Que c’est beau ! » et mirent un genoux à terre demandant grâce d’y rester pour toujours.
De 1547 à 1566 Diane de Poitiers, favorite du Roi Henri II, fut le Seigneur D’Aramon; plus tard Gabriel de Luetz, Ambassadeur auprès de Soliman, Le Magnifique et « Marquis des Îles d’Or », le fût également.